dimanche 24 juillet 2011

Le Tour de France s'offre enfin à Cadel Evans

Par Farid Achache   www.rfi.fr
Ce dimanche 24 juillet, à l'issue de la 21e et dernière étape entre Créteil et Paris, le coureur australien de la formation BMC a remporté le Tour de France 2011. C'est l'Anglais Mark Cavendish qui s'est imposé sur le Champs-Elysées. Après sept tentatives, Cadel Evans tient enfin sa victoire sur le Tour de France. Andy et Frank Schleck complètent le podium. 
Il aura connu les galères, la désillusion et les critiques. Mais finalement, Cadel Evans a réusssi son pari : gagner le Tour de France et devenir, à 34 ans, le premier Australien à s'imposer sur la Grande Boucle. Il lui a fallu 7 tentatives avant t’atteindre le Graal. Le prix de la patience et du sacrifice. C'est l'Anglais Mark Cavendish qui a remporté la dernière étape sur les Champs-Elysées à Paris, sa 5e victoire dans ce Tour, un succès qui lui a permis de s'adjuger, in extremis, le maillot vert du classement par points. 

 REUTERS/Eric Gaillard

Mark Cavendish s'est imposé sur les Champs-Elysées et gagne le maillot vert, le 24 juillet 2011.


Deuxième en 2007, Cadel Evans avait subi la loi d’Alberto Contador. Deuxième en 2008, il avait été blessé à l’épaule et n'avait pas pu battre Carlos Sastre dans le dernier contre-la-montre. En 2009, son équipe avait volé en éclat, il avait terminé 30e à Paris. En 2010 (26e), en raison d'un trait de fracture au coude, il passait de nouveau à côté d'un succès dans la Grande Boucle.


La victoire de la patience
En 2011, alors qu’une bonne partie des favoris se confronte aux aléas de la course, des chutes en pagaille et une météo très capricieuse, Cadel Evans semble épargné. Il explique : « L’aspect le plus important a été ma consistance tout au long de la course. Je n’ai jamais été seul, il s’est toujours trouvé des coéquipiers pour m’accompagner sur le plat ou dans la montagne. » Son contre-la-montre par équipe lors de la deuxième étape est une réussite. Les BMC terminent 2e avant que Cadel Evans s'impose à Mûr-de-Bretagne.
Confortablement installé en haut du classement général, il n’aura de cesse de garder cet avantage, voire même de grappiler du temps dès que l’occasion se présente comme à Gap où il reprend en compagnie de Samuel Sanchez et Alberto Contador environ une minute sur les frères Schleck, dans la descente du col de Manse.
Dans la haute montagne, il prend le soin de ramener l’écart creusé par Andy Schleck dans l’étape entre Pinerolo et le Galibier à 2’15’'. On pensait qu’Andy Schleck avait frappé un grand coup, mais Evans n’a fait qu’une bouché de ces 57 secondes d’avance que possédait le Luxembourgeois avant le dernier contre-la-montre individuel de Grenoble.
« J'ai fait un Tour cohérent »
Lors de la conférence de presse d’hier (23 juillet), Cadel Evans a commenté ses trois semaines de course. « J'ai fait un Tour cohérent, ça a été la clé de la course ». Et son manager John Lelange d’ajouter : « C'est l'aboutissement d'un long processus. On a bâti ce projet autour de Cadel Evans voilà deux ans et tout le monde s'est mis à 100% derrière lui ». Cette année, confirme Evans, nous avons planifié soigneusement: sur l'équipe, dans les stages, l'équipementier, les ingénieurs.... « Tout le monde a beaucoup travaillé pour me donner le meilleur vélo de contre-la-montre. Il y a eu beaucoup de préparation ».
Cadel Evans a aussi évoqué la mémoire de son ancien entraîneur récemment décédé, Aldo Sassi, sans pouvoir contenir ses larmes. « Quand j'ai commencé les courses sur route, c'est Aldo Sassi qui a toujours cru en moi, plus que je ne croyais en moi-même. Il m'a dit l'année dernière: "J'espère que tu vas gagner le Tour, tu en es capable. C'est la course la plus prestigieuse. Si tu gagnes, tu seras le coureur le plus complet de ta génération". J'aurais aimé qu'il soit là. Je suis triste qu'il ne soit pas là ».
Le triple vainqueur de la Grande Boucle Alberto Contador, à commenté la victoire de l’Australien : « C'est un digne vainqueur. Sa manière de courir n'est pas spectaculaire mais il a montré qu'il était très fort, il a disputé de très belles étapes ».
Le manque d’audace, cette étiquette qui lui colle à la peau, le poursuivra toujours. Mais peu importe, Cadel Evans a construit son palmarès avec ses propres moyens et, de toute évidence, beaucoup de coureurs seraient heureux de pouvoir exhiber un maillot jaune et un maillot arc-en-ciel. Pour un leader que l’on considère comme un peu terne, il a répondu par ses victoires. Et finalement, elles sont colorées.
Malgré la grisaille de ce mois de juillet sur la France, Cadel Evans a enfin trouvé son rayon de soleil. Il s’appelle le maillot jaune.

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